Un réseau de courtage en prêts immobiliers a sondé ses courtiers sur le marché du crédit immobilier : ils ont constaté une hausse des taux de leurs partenaires bancaires ainsi qu’un durcissement des conditions d’octroi de crédit.
Serait-ce la fin des taux bas? Pour certains clients, il se pourrait bien que oui. Ce réseau a sondé ses courtiers qui ont fait état, pour la première fois de l’année, de quelques remontées de taux et d’un léger durcissement des critères d’octroi de prêts. Ainsi, les deux tiers de ses 190 agences de courtage en crédit ont récemment constaté une hausse des taux de leurs partenaires bancaires. Pourquoi ces augmentations? Selon près des deux tiers des courtiers, les banques ont pratiquement (à 75%) atteint leur objectif de production. Plus d’un quart d’entre eux (27%) ont même le sentiment que les banques sont plus attentives à leurs marges en cette fin d’année.
Conséquence: 66% des courtiers interrogés estiment que les banques ont durci les conditions d’octroi de crédit. Parmi eux, 28% trouvent qu’elles sont plus strictes avec les profils considérés comme moins prioritaires ou rentables pour elles, à savoir les clients gagnant moins de 30.000 euros par an, n’ayant aucun apport ou empruntant sur plus de 25 ans. Les établissements financiers sont ainsi particulièrement attentifs à l’apport du client, à son épargne disponible ainsi qu’à ses revenus. «En cette fin d’année, les écarts de taux se creusent selon les profils, explique un courtier. Certains se voient refuser un crédit par manque d’apport notamment et d’autres, au contraire, obtenir encore des taux records grâce à un bon niveau d’épargne et de revenus».
Des hausses de mensualités entre 4 et 18 euros
Rassurez-vous: il ne s’agit pour l’heure que des hausses de taux comprises entre 0,05 et 0,2 point. Ce qui équivaut, pour vos mensualités, à des augmentations allant de 4 à 18 euros par mois pour un emprunt de 200.000 euros, à 1,5%, sur 20 ans. Pas de quoi provoquer de bouleversements majeurs sur des taux qui restent, malgré tout, encore très bas. «Les taux moyens ne sont pas encore impactés par ces quelques hausses, souligne ce courtier. Ils restent stables à 1,3% sur 15 ans, 1,5% sur 20 ans et 1,7% sur 25 ans». Les meilleurs profils peuvent espérer, quant à eux, des taux négociés à 0,7% sur 15 ans, 0,85% sur 20 ans et 1,3% sur 25 ans.
Reste à savoir si ces hausses de taux feront des petits au début de l’année prochaine. «Le manque d’offres dans certaines régions et le niveau des prix qui freinent le nombre de transactions me paraissent plus problématiques et vont peser davantage sur le marché en 2019», conclut-il.